Quartier des rigoles
Concours d’idée pour l’urbanisation du site de l’EAI. Partenaires : mairie de Montpellier.
Avec la collaboration de Jean-Philippe Teyssier et Baptiste Lanaspèze.
À l’heure où plus de la moitié de la population mondiale est urbaine, la réinvention de la ville, de son rapport à la nature, et du mode de vie citadin, est au coeur de l’enjeu écologique. La ville est au seuil d’une transformation écologique profonde et radicale.
Entre mer et montagne, Montpellier, 2e ville universitaire de France, à la fois riche et dynamique est un haut-lieu mondial de l’histoire des sciences naturelles (médecine, botanique, écologie). Comment Montpellier peut-elle valoriser le site de l’EAI pour se positionner de façon singulière sur la question de la ville durable?
À un kilomètre du centre-ville, le site de l’EAI peut devenir un lieu central, riche en espaces verts, dense en habitations, à l’économie attractive et innovant d’un point de vue culturel. Ce nouveau quartier constituerait à Montpellier une nouvelle polarité, et un modèle pour la ville de demain.
Le parti consiste à aborder l’espace donné en partant de sa morphologie naturelle (relief et eau en particulier) et de définir les lieux ouverts avant d’esquisser les espaces bâtis. Nous renversons ainsi l’idée habituelle selon laquelle on insère de la nature en ville, en regardant d’abord comment la ville s’intègre dans la nature et s’organise autour de milieux écologiques, supports favorables aux échanges entre le territoire et ses habitants.
Ce choix radical dans la conception du quartier s’incarne dans un équipement culturel de grande ampleur, lié à la spécialité de Montpellier dans le domaine des « sciences de la nature » au sens large : en médecine (science du corps humain) et en écologie. Notre projet propose la programmation d’un Institut d’écologie et de médecine, qui articule santé humaine et écologie urbaine, sous la figure tutélaire du Montpelliérain Braun-Blanquet, l’un des pionniers mondiaux de la phytosociologie. Le jardin botanique de Montpellier est par ailleurs le premier de France (1593), bien avant celui de Paris (1630).
Le développement durable prolonge l’histoire de la solidarité comme principe de construction des sociétés modernes. Nous proposons de compléter le modèle de la ville classique (commerces, bureaux, habitat) par une intégration organique d’outils de mutualisation (ateliers communs, associations, espaces partagés). Notre projet considère la ville comme un écosystème, comme un milieu écologique où se tissent des relations riches entre les êtres vivants et leur environnement.
L’ensemble de la proposition, par son ambition, sa cohérence, veut déboucher sur la constitution d’un éco-quartier emblématique et exemplaire, qui contribue à augmenter le rayonnement culturel de Montpellier, en France et à l’international, à partir des spécificités culturelles de la ville. Entre enjeux contemporains et identité historique, ce nouveau cœur de ville veut être un nouvel horizon de la ville durable.